La ménopause après le cancer du sein
La ménopause après le cancer du sein est beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense. Des bouffées de chaleur à la perte de libido, explorons sans tabou les symptômes qui l’accompagnent.
Témoignage de Sarah Baril
Diagnostic de cancer du sein triple négatif de stade 3 en 2019
Il est 8:35 am. Ma fille est à l’école et mon chum s’occupe de notre petit bonhomme dans le salon. Je suis assise dans ma chambre, la porte fermée et je fais mon possible pour me détendre. C’est aujourd’hui que j’aurai le résultat de la biopsie de mon sein droit.
Je l’attend depuis longtemps ce jeudi 5 décembre. L’année 2019 a été assez désastreuse au niveau de ma santé. Thyroïdite en février suivie d’une mononucléose cet été, urticaire chronique et hypersensibilité alimentaire à tout ou presque. Le tout a escaladé rapidement en octobre dernier. Alors que je sortais de la douche, j’ai senti une bosse dans mon sein droit. Le fait de découvrir une masse dans un sein est plutôt inquiétant. Mon premier réflexe a été de faire comme si je n’avais rien d’anormal.
« Ce doit être les hormones, ça ne sera plus là demain. ».
Le lendemain soir, mon chum met son bras par-dessus moi et sent quelque chose. Je sais ce qu’il va me dire et j’angoisse. Je vais dans la salle de bain et cette fois-ci, je palpe la masse pour vrai. C’est réel. Elle a la taille d’une grosse olive. J’ai une masse au sein.
1 semaine plus tard, la masse est maintenant de la taille d’une balle de ping pong. Mon médecin de famille pense que c’est un kyste, rien d’inquiétant, mais me donne une référence pour passer une échographie. Dans mon secteur, l’attente pour un rendez-vous d’échographie dans le réseau public est de 2 mois.
Une semaine passe, puis une autre. Je n’en peux plus d’attendre et je fini par prendre rendez-vous au privé, qui me réfère à une clinique semi-privée couverte par l’assurance maladie. J’ai rendez-vous quelques jours plus tard. L’olive mesure maintenant approximativement 3,5 cm de diamètre.
Échographie terminée, on veut me revoir rapidement pour une mammographie. C’est là que je comprend que je n’ai pas un simple kyste. On m’avait aussi dit que c’était rare de faire passer des mammographies à des jeunes de moins de 35 ans, donc rien pour me rassurer.
Coup de téléphone le lendemain de la mammographie, je vais devoir aller passer une biopsie. Ce n’est pas un service offert à cet endroit, donc je me retrouve dans le milieu public. On transfère mon dossier à la clinique du sein de l’Hôpital Sacré-Coeur. On me téléphone pour me donner un rendez-vous d’ouverture de dossier deux semaines plus tard. Pas de biopsie de prévue encore.
Entre-temps, grâce à internet, je me prépare à tous les scénarios possibles. Une masse au sein qui grossit à cette vitesse, c’est possible que ce soit une tumeur phyllode, voir pire encore. Même si j’essaie de ne pas stresser, j’ai peur.
Le matin de mon rendez-vous d’ouverture de dossier, je vais chercher le cd, qui vient avec les rapports de mes examens. Dans la voiture, j’ouvre les documents pour y lire ceci:
Masse volumineuse qui présente des cellules atypiques. Il faut minimalement envisager une tumeur phyllode. Biopsie nécessaire.
À ce stade, je comprends que la tumeur Phyllode est bel et bien possible. Je rencontre la médecin de la clinique du sein, qui me confirme que je vais devoir subir une chirurgie et qu’on ne peut rien savoir de plus pour l’instant. Elle me met prioritaire pour la biopsie, vu la taille de la masse qui est rendue énorme. Je retourne angoisser chez moi dans l’attente interminable, encore. Un autre deux semaines plus tard, on me dit qu’il y a une place dans 3 jours pour ma biopsie.
Sur place, la médecin me passe une échographie avant la biopsie. Mon ganglion sous l’aisselle est anormal. Elle veut faire une biopsie du ganglion et de la masse, rien pour me rassurer. Quatre prélèvements au sein, deux au ganglion, je retourne chez moi avec une date de rendez-vous pour mes résultats: Le Jeudi 5 décembre 2019.
Et nous y sommes. Ça fait des semaines que je lis sur le sujet, que j’imagine tous les scénarios possibles, allant du simple fibroadénome bénin au cancer. Pour la première fois de ma vie, je réalise toute la chance que j’ai d’être en vie. Un chum en or, des enfants en parfaite santé, ma maman qui est toujours là pour me réconforter, mon grand frère qui s’inquiète et m’appelle pratiquement tous les jours, mon papa qui m’offre de m’accompagner aux rendez-vous, mes beaux-parents qui s’occupent si bien de mes petits amours… J’ai exactement tout ce dont j’ai toujours rêvé. Et pourtant, je chiale pour rien. Je stress avec le ménage, mon ventre post-partum qui n’est jamais parti ou mon chum qui passe trop de temps sur l’ordinateur.
Je réalise, à 32 ans, que j’ai passé ma vie à m’en faire pour des petites niaiseries. Je veux vivre, je veux être heureuse dans ce que je fais, je veux profiter de chaque seconde avec mes enfants et marier mon amoureux.
On ne sait jamais ce que la vie nous réserve. On devrait apprendre à profiter de chaque seconde avant qu’il ne soit trop tard..
Pour lire la suite : Un diagnostic de cancer à 32 ans
La ménopause après le cancer du sein est beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense. Des bouffées de chaleur à la perte de libido, explorons sans tabou les symptômes qui l’accompagnent.
J’ai reçu mon diagnostic de cancer du sein inflammatoire en février 2017, à l’âge de 45 ans. Je sais que certaines personnes sont plus jeunes que moi lorsqu’elles reçoivent un tel diagnostic, mais le monde s’est effondré pour moi, et la vie ne sera plus jamais la même.
Je venais tout juste d’avoir 30 ans, un mari extraordinaire et 2 garçons incroyables de 3 et 5 ans. On m’arrachait mes rêves, mon avenir…