La ménopause après le cancer du sein
La ménopause après le cancer du sein est beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense. Des bouffées de chaleur à la perte de libido, explorons sans tabou les symptômes qui l’accompagnent.
Témoignage de Judith L’Italien
Diagnostic de cancer du sein hormonal de stade 3 en 2017, récidive en 2023
J’ai reçu mon diagnostic de cancer du sein inflammatoire en février 2017, à l’âge de 45 ans. Je sais que certaines personnes sont plus jeunes que moi lorsqu’elles reçoivent un tel diagnostic, mais le monde s’est effondré pour moi, et la vie ne sera plus jamais la même. À ce moment-là, on ne le sait pas encore.
Je ne crois pas avoir ressenti une telle peur de ma vie. J’ai dû m’accrocher, tête baissée, pour affronter ce monstre redoutable. J’étais prête à tout pour vivre, pour survivre. Ma fille avait 14 ans à l’époque, et je me disais « Ouf ! Il faut que je sois forte 💪 ». J’ai dit à mon conjoint, « Es-tu prêt? Nous allons traverser une tempête redoutable. »
Nous avons commencé par la chimiothérapie, avec 4 AC + 12 Taxol. J’habite en Gaspésie, et mon oncologue se trouve à Rimouski. Je pouvais recevoir mes traitements dans mon centre hospitalier, avec une équipe exceptionnelle, mais nous avons dû renoncer au casque réfrigérant.
En septembre 2017, j’ai subi une mastectomie complète du sein gauche, mais une reconstruction immédiate n’était pas possible en raison du caractère inflammatoire du cancer. L’opération s’est bien passée, mais il n’y a pas eu de guérison, ce qui a nécessité une nouvelle opération pour insérer un VAC. Il fallait que cela guérisse avant de commencer la radiothérapie.
Le VAC a été retiré en novembre, et j’ai pu commencer la radiothérapie le 17 décembre pour 5 semaines à Rimouski. Je pouvais rentrer chez moi les week-ends. Heureusement, tout s’est plutôt bien déroulé 😌. Nous espérions tant la fin de tous ces traitements! Cependant, une fois arrivée au bout du chemin, un vide s’est installé.
Après avoir été prise dans un tourbillon pendant de nombreux mois, il fallait réapprendre à vivre normalement, du moins essayer.
Les gens autour de moi semblaient satisfaits. Pour eux, c’était terminé. Je me parlais à moi-même, j’essayais de gérer mon anxiété, et petit à petit, ça s’est estompé. Cependant, la peur revenait au moindre bobo, à chaque suivi médical, à chaque appel avec un numéro masqué.
En mai, je me sentais prête à reprendre le travail pour retrouver une vie normale, mais il y avait une nouvelle chose à gérer : la ménopause due à l’hormonothérapie! Je peux vous dire que l’après-cancer n’est pas facile à gérer, du moins, ce ne l’était pas pour moi. Heureusement, j’ai une attitude positive de nature et j’étais bien entourée. Comme je le dis souvent : « Ce n’est pas parce que je souris que c’est drôle 😉. »
Avec le temps, nous réapprenons à avoir confiance en la vie, à voir les choses différemment et à nous choisir. Dieu merci, il y a encore de belles choses et de beaux moments 🥰.
En décembre 2022, j’ai contracté une grosse grippe, et je ne me sentais pas bien. J’ai consulté après quelques jours, et on m’a transféré à Rimouski en cardiologie parce que j’avais un épanchement péricardique qui nécessitait le retrait du liquide. On m’a retiré 800 ml! Je pouvais bien être à bout de souffle! Je suis retournée à la maison, nous avons passé un Noël agréable, mais le 26 décembre, j’ai reçu un appel du cardiologue m’annonçant la présence de cellules anormales. Il m’a référée à mon oncologue.
Le 5 janvier 2023, lors de mon rendez-vous avec mon oncologue, le verdict est tombé : Récidive.
J’ai commencé un traitement avec Kisqali, en association avec le Fulvestran. Par la suite, de nombreux examens ont été réalisés, révélant une lésion au foie. En juillet, ma ligne de traitement a été modifiée pour une nouvelle chimiothérapie avec Taxol. Après 2 cycles, la chimiothérapie n’a pas donné les résultats escomptés, donc je commencerai bientôt un nouveau traitement, le Enhertu.
Ce parcours n’a pas été facile. L’année 2023 a débuté de manière intense, et en mai, ma mère est décédée. Pendant ses nombreuses semaines d’hospitalisation à Québec, j’étais avec ma famille. Nous vivions cela ensemble, et cela m’aidait à oublier mes soucis. Malgré tout, nous avons vécu de très beaux moments.
C’est ainsi que va la vie. J’essaie de vivre le plus normalement possible et de trouver de la joie chaque jour. Parfois, je craque, je pleure, je suis en colère, et je me dis que ce n’est pas juste. Mais après, ça passe, et nous continuons. Il faut vivre nos émotions, s’entourer de personnes positives, et vivre le moment présent autant que possible. Maintenant, je peux dire que je peux vivre ainsi parce que j’ai de l’expérience! 💪😅😉
Il faut apprendre à concilier la joie et la tristesse, l’anxiété et la sérénité, même si ce n’est pas toujours facile de vivre avec des émotions contradictoires.
Voilà mon histoire, mais ma vie est bien plus que la maladie! 🥰 Il faut s’accrocher. Nous sommes belles et courageuses! 💪😇
La ménopause après le cancer du sein est beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense. Des bouffées de chaleur à la perte de libido, explorons sans tabou les symptômes qui l’accompagnent.
Je venais tout juste d’avoir 30 ans, un mari extraordinaire et 2 garçons incroyables de 3 et 5 ans. On m’arrachait mes rêves, mon avenir…
La vie après le cancer est une phase différente de la maladie, une étape distincte accompagnée de la peur de la récidive.