La ménopause après le cancer du sein
La ménopause après le cancer du sein est beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense. Des bouffées de chaleur à la perte de libido, explorons sans tabou les symptômes qui l’accompagnent.
Témoignage de Sarah Baril
Diagnostic de cancer du sein triple négatif de stade 3 en 2019
Il est 3:15 du matin. Je suis assise dans le salon devant mon ordinateur, au beau milieu de la nuit, les yeux encore bien remplis d’eau. Je n’ai pas de kyste, ni de fibroadénome bénin. Je n’ai pas non plus de tumeur phyllode maligne, le pire scénario que j’avais en tête. Aujourd’hui, je me suis assise dans le bureau du médecin, la boule au ventre. Son regard rempli d’empathie a croisé le mien, puis ces quelques mots sont apparus.
Je n’ai pas pleuré, je n’ai pas crié. J’ai arrêté de respirer et une vague de peur m’a envahie, pendant que je voyais le médecin écrire sur un bout de papier le terme Carcinome canalaire infiltrant. Je suis devenue rouge écarlate de la tête aux pieds. J’ai senti mon cœur arrêté de battre, le souffle coupé. Je n’étais plus dans la pièce. Les pensées sombres, toutes plus sombres les unes que les autres, s’enchainaient à une vitesse folle. Comme dans l’annonce où on voyait le patient tomber de sa chaise au ralenti, jeté par la force de la nouvelle, je sentais mon monde s’effondrer sous mes pieds.
J’ai regardé mon conjoint quelques secondes. Le regard démoli, les yeux remplis de souffrance, il a porté sa main devant sa bouche comme pour retenir se lot d’émotions particulièrement perturbantes qui venaient de frapper de plein fouet notre petite famille tout ce qu’il y a de plus normale.
On m’a donné quelques informations, mais on voulait que je retourne à la maison pour digérer la nouvelle. On m’a dit que tout allait s’enclencher très rapidement, que j’allais devoir subir une mastectomie, ainsi que de la chimiothérapie et de la radiothérapie. On doit aussi vérifier si le cancer s’est propagé ailleurs. Prochain rendez-vous dans quelques heures à peine.
J'ai l’impression d’être dans un mauvais rêve. J'ai le vertige. En ce moment, je n’arrive pas à digérer la nouvelle. Je n’ai rien avalé de la journée. J'ai envie de vomir. J’ai peur de ne pas m’en sortir. J’ai peur de ne plus pouvoir serrer mes enfants et mon amoureux contre moi tous les soirs. J'ai peur de mourir. J’ai l’habitude d’être forte et de me battre, mais pour l’instant, je veux juste laisser les émotions aller.
Ce qui est le plus difficile avec une annonce comme celle-ci, c’est l’idée de quitter mes proches et surtout, d’abandonner mes enfants. Ça me déchire le cœur en milles morceaux. Je suis capable d’endurer bien des choses comme individu. La mastectomie ne me fait pas vraiment peur. Qu’on m’enlève mes seins, je veux vivre! Mais de voir mes proches chamboulés, d’imaginer mes enfants perdre leur maman et mes parents perdre leur enfant, ça me tue. Je n’ai pas de mots pour décrire la peine et la douleur que je ressens.
On ne peut pas tout prévoir et la vie nous réserve malheureusement des épreuves parfois incroyablement difficiles. J’ai la chance d’être entourée de gens formidables qui me donnent des doses d’amour incroyables. Je sais que c’est exactement ce qui va me donner le courage de me battre. Je sais qu’après quelques jours à réaliser ce qui m’arrive, je vais tout faire pour démolir ce cancer.
Pour l’instant, je veux juste pleurer. C’est correct de juste pleurer.
La ménopause après le cancer du sein est beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense. Des bouffées de chaleur à la perte de libido, explorons sans tabou les symptômes qui l’accompagnent.
J’ai reçu mon diagnostic de cancer du sein inflammatoire en février 2017, à l’âge de 45 ans. Je sais que certaines personnes sont plus jeunes que moi lorsqu’elles reçoivent un tel diagnostic, mais le monde s’est effondré pour moi, et la vie ne sera plus jamais la même.
Je venais tout juste d’avoir 30 ans, un mari extraordinaire et 2 garçons incroyables de 3 et 5 ans. On m’arrachait mes rêves, mon avenir…